Episode 95 : We watch the Watchmen

Les news (00:01:00) : Kwyxz parle de son backlog (évidemment) tandis que Papa et Daniel parlent (sans spoiler) de Death Stranding.

La discussion (00:14:50) : Watchmen la série HBO (disponible sur OCS) est la surprise de cette fin d’année. L’occasion de revenir sur cette bd culte et sur un film un peu moins. Bonne écoute !

Les recos (00:54:00) :
Papa : Southland
kwyxz et Daniel : Le Mans 66 (aka Ford v Ferrari en vo)

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Episode 95 : We watch the Watchmen
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8 réponses sur “Episode 95 : We watch the Watchmen”

  1. Je trouve que, comme beaucoup de critiques, vous occultez un truc fondamental sur le contexte politique de la série : elle dépeint un monde où les progressistes/démocrates sont au pouvoir depuis la fin du comic book, et où tout un tas de libertés fondamentales ont été abolies et où le racisme n’a jamais été aussi répandu et est même cultivé par le pouvoir (cf la scène de la goutte de sang et des réparations). La série me semble bien plus féroce à l’égard de ce qu’est devenue la gauche américaine ces 5 ou 10 dernières années (obnubilée par les sujets raciaux notamment) qu’à l’égard de la nouvelle droite.
    Je ne serais pas étonné qu’au bout du compte la série véhicule un message pro-libertarien (Lindelof a co-écrit Tomorrowland, réalisé par le très libertarien Brad Bird).

  2. Podcast assez carré et bien mené. Bravo.
    Je voudrais nuancer l’adaptation filmique de snyder (sur la version longue que j’ai vu du moins) :
    Oui, il aime les ralentis, la violence, est rorschach est probablement trop mis en valeur.
    Néanmoins, je trouve qu’il a opéré plusieurs choix narratifs intéressants dans le film, notamment la fin.
    SPOIL: outre le contexte politique, un des messages de la bd, de part sa fin, est de répondre à une double question : peut on sacrifier un grand nombre de personnes pour sauver le reste de l’humanité et quel est le moyen d’unir les peuples de la terre. A cette dernière question, Moore répond par un concept connu mais interessant : lui trouver un nouvel ennemi commun, en l’occurence, dans la bd, un alien créé de toute pièce. Et il faut bien avouer que, bien que l’idée soit bonne, le monstre tentacule a un brin vieilli aujourd’hui et, surtout, l’idée d’utiliser Dr Manathan comme bouc émissaire et cataliseur de haine, de par sa différence, et sous son bon vouloir, est vraiment, vraiment très bonne ! Le personnage est sous les yeux de tous depuis le début et il est le candidat idéal pour ça, je ne comprends meme pas pourquoi Moore n’y a pas pensé en fait. Sur ce point, clairement, je trouve le film supérieur au matériel de base.
    Autre point moins important, mais à noter : J’adore Moore, mais il a parfois tendance à être un peu trop généreux et pas assez serré (autant, il va faire un Neonomicon passionnant et tenu, autant Providence est juste terriblement étalé et chiant), et dans la bd watchmen, il y a plein de moment un peu statiques, d’exposition pure, dans lesquelles il ne maintient pas vraiment la narration. Snyder a du faire des choix (sur lesquels on peut discuter), mais il a au moins réussi à faire que l’histoire avance continuellement à chaque scène et à créer plus de suspens que dans son modèle. Après, outre les problèmes susmentionné, il y a aussi quelques bugs de script, comme la manière dont ils passent du bar au bureau d’Ozymandias à sa base secrète qui est un peu bidon en film… mais globalement, ma grosse surprise a été la fin du film et je pense clairement que c’était un excellent choix qui ne trahit pas du tout le message, puisque c’est le meme, mais amené de manière plus fluide et plus cohérente avec l’ensemble.

  3. Kwyxz ä conseillé Southland qui est une magnifique série tv qui se passe ä L.A. si vous ne connaissez pas je vous conseillerais Boomtown un pilote magnifique qui pose la série et qui permet de voir les point de vue de chacun s^cela ma fais penser a ce que vous disiez sur watchmen

  4. La réduction du rôle de Rorschach à un dégénéré mental qui tabasse et tue à tour de bras que vous faites ne rend pas hommage au travail de Moore. C’est réducteur pour le personnage et pour les nombreuses réflexions qu’il apporte tout au long du livre.
    Et si c’est là le seul argument de la « bonne idée » de créer un KKK bis en son honneur pour la série HBO, Kamui aurait peut-être besoin d’une 40e relecture de l’oeuvre…

    En Rorschach on y voit ce que on veut y voir, son masque n’est pas anodin. S’il est ultra manichéen, il est aussi le visage d’une vérité qui dérange, son psy en fait d’ailleurs les frais auprès de son entourage durant la période de thérapie de Kovacs. La réalité est quelque chose de contagieux lorsque l’on en prend connaissance. Une réalité évidemment inconnue du cercle aisé du Dr Malcolm.
    On veut le faire passer pour le méchant (et ça marche!), outre son aspect déplorable et son hygiène de vie inexistante, après son arrestation sa voisine l’accuse également et faussement d’agression sexuelle (sur ordre de Veidt afin de le discréditer). Tout est contre lui, il n’en faut pas moins à l’opinion pour le juger simplement comme un pervers psychopathe. Psycopathe sans doute mais comme le comédien, il reste lucide sur ce qu’il est (devenu) mais surtout sur ce que la société est et devient. Les deux personnages occupent d’ailleurs les places centrales du récit, on parle bien de l’enquête de Rorschach sur le meurtre du comédien. Ils sont justement un miroir de cette société, de nous donc. Les autres personnages ne sont au final qu’en quête soit de célébrité et de pouvoir (ozymandias), d’amour (Spectre, Hiboux, Manhattan) ou de savoir (Manhattan). Aucun d’eux ne recherchent la vérité si ce n’est Rorschach (sur la société) et le comédien (sur lui même).
    Du coup ça me fait sourire d’entendre papa taxer ces 2 personnages de fachistes comme si c’était un argument contre Snyder pour les avoir mis en avant plus que les autres dans son film. Ce point de vue très gauche (dans les 2 sens du terme) de crier au fachisme comme étant un tabou qu’on ne devrait pas attribuer à des rôles principaux (si seulement ils l’étaient) sert justement ce qu’il dénonce, une censure digne des dictatures…fachistes. C’est justement en cela que Snyder à sans doute mieux compris l’essence de l’oeuvre que vous.
    Et malgré tout les défauts du film, il les place quand même en face de leur démon, certes de manière plus édulcorée que dans le bouquin, faute de temps et de politiquement correcte (d’ailleurs en interview le réalisateur déplore de ne pas avoir pu développer la séance de psychanalyse de Kovacs), mais on se rend compte de leur instabilité psychologique, du moins assez pour ne pas en tomber amoureux.
    Il manque des choses au film c’est sûr, beaucoup même, comme toute adaptation d’oeuvres aussi complexes mais sur la version longue du film le propos est là et reste fidèle au matériaux d’origine.

    Bref au final dans ce podcast j’ai l’impression qu’on s’en prend plus à Rorschach qui tue des violeurs et tueurs d’enfants plutôt qu’à Ozymandias qui décime des milliers d’innocents pour sauver « le monde »…
    Autant Watchmen est un échec pour ceux qui élèvent le personnage de Rorschach comme un héros, autant il l’est également lorsque des critiques le pointent comme un simple tueur psychotique.
    Le génie de Moore sur ce personnage est justement d’avoir mis autant de nuances sur un être aussi manichéen…

  5. Prenons l’ensemble de la phrase pour être un peu plus précis :

    « There aren’t really any fascist superheroes in Watchmen. Rorschach’s not a fascist; he’s a nutcase. The Comedian’s not a fascist’ he’s a psychopath. Dr. Manhattan’s not a fascist; he’s a space cadet. They’re not fascists. »

    Moore ne fait pas là une définition absolue de ses personnages car si c’était le cas la BD n’aurait pas eu la même profondeur et donc le même impact. Il décrit plutôt leur état d’esprit afin d’expliquer que contrairement à ce que dit Papa, ses personnages ne sont pas idéologiques.
    Le fait que Rorschach soit un taré n’est pas une surprise, ses actes de sang froid parle pour lui, mais je ne pense que ça ait quelque chose à voir avec sa lucidité. S’il n’était pas lucide comment aurait-il pu exposer le plan tortueux d’ozymandias. Comment aurait-il pu retourner le cerveau du Dr Malcolm lors de sa détention. Il empêche même le hiboux de torturer une racaille (un comble) devant des temoins. À la fin il est également lucide sur sa mort, il prend soin d’envoyer son journal à la rédaction du quotidien en sachant qu’il ne reviendrait sans doute pas de chez ozymandias…

    Il est dingue car il ne fait pas de compromis, en aucun cas. Mais au final il est le seul a rester fidèle à lui même et aux belles années des watchmen dans son devoir de délivrer la justice au peuple.
    Par ailleurs la question qu’on se pose pour le plan cornélien d’Ozymandias vaut aussi pour Rorschach, à savoir la vérité vaut-elle toutes les méthodes utilisées pour la trouver ?

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